L’Observatoire nationale de la vie étudiante (OVÉ), en France, vient de publier les premiers résultats d’une enquête sur la santé de la population étudiante.
L’objectif de cette enquête est de décrire les conditions de santé des étudiants universitaires, afin d’améliorer leur situation actuelle. L‘OVÉ aborde leurs perceptions en matière de santé, leurs comportements, leurs représentations, leurs pratiques de soins, leur bien-être, etc.
Cette première enquête s’est déroulée au printemps 2016 afin de pallier le manque de données sur la santé globale des étudiants universitaires. Plus de 18 000 questionnaires remplis par des étudiants de 17 à 77 ans ont été analysés.
Les répondants à l’enquête étaient des femmes pour la plupart (57 %), âgées de 20 à 22 ans (35 %) et d’origine sociale diversifiée : populaire (38 %), moyenne (27 %) et élevée (35 %). Parmi les répondants, 94 % n’avaient pas d’enfant et 68 % habitaient ailleurs que chez leurs parents.
Les répondants ont globalement une perception positive de leur état de santé : 73 % l’évaluent bonne ou très bonne. Ce sont toutefois les étudiants (80 %) qui s’estiment en meilleur santé que les étudiantes (68 %).
En France, près des trois quarts de la population étudiante dépend du régime de sécurité sociale et 86 % des étudiants bénéficient d’une couverture complémentaire. Plus ils avancent en âge, moins ils sont couverts : 17 % des plus de 25 ans n’ont pas de mutuelle du tout. Les étudiants étrangers sont 5 fois plus nombreux à n’avoir aucune couverture.
Ce sont les consultations dentaires qui sont le moins fréquentes : 50 % des sondés ont consulté un dentiste au cours de la dernière année. Chez les étudiantes, la consultation d’un gynécologue est plus basse chez moins favorisées (62%, contre 73 % d’origine sociale élevée).
L’enquête rapporte que près d’un tiers de la population étudiante des universités a renoncé à des soins de santé pour des raisons financières.
Parmi les étudiants souffrant d’un problème « fortement » limitant, seulement 24 % ont déjà eu recours à la mission handicap de leur université et 27 % bénéficient d’aménagements pour leurs études.
Ce sont les étudiants masculins de 20 à 25 ans qui sont le plus concernés par le binge-drinking (beuverie excessive). De plus, 21 % des consommateurs de cannabis le font régulièrement et 51 % le font occasionnellement. Il existe un fort écart selon l’origine sociale : 59 % des étudiants issus de milieu populaire n’ont jamais consommé de cannabis, contre 48 % d’origine sociale élevée.
Enfin, 4 % des étudiants ont déjà consommé des produits dopants (psychostimulants, amphétamines, cocaïne) afin d’améliorer leurs performances scolaires, avant un examen ou un concours.
Près de 20 % (1/5) des étudiants ont présenté des signes de détresse dans les quatre semaines précédant l’enquête. Dans l’ensemble, les femmes sont plus touchées que les hommes.
Par ailleurs, l’enquête mentionne que la pratique plus fréquente d’une activité sportive est associée à des auto-évaluations plus positives de l’état de santé : 82 % de ceux qui en pratiquent plus d’une fois par semaine se jugent en bonne ou très bonne santé, comparativement à 60 % de ceux qui n’en pratiquent aucune.
Mots-clés: Santé - Santé mentale - Services aux étudiants